Réforme protestante et guerres de religion

Siebengebirge histoire, division religieuse
Siège de Königswinter 1583

Le Saint-Empire romain vers 1530, à l’époque de la réforme protestante. Bien que la Rhénanie reste catholique, on y trouve des luthériens, anabaptistes et calvinistes.

D’abord, la Réforme protestante avait peu de résonance dans notre région. Pourtant, l’archevêque de Cologne, Hermann von Wied, révélait la nécessité de réformer l’Église catholique, mais rien ne se passait. Enfin, il a fait venir des théologiens de la Réforme dans le pays.

Habsbourg, puissance mondiale

L’empereur Charles V était l’un des hommes les plus puissants de son temps. Il régnait sur un empire dans lequel „le soleil ne se couchait pas“ : de vastes territoires en Europe, hérité de ses ancêtres espagnols et bourguignons, et les colonies espagnoles dans les Amériques et les Philippines. Charles V était le seul empereur Habsbourg qui, au moins pour quelques années, unissait la puissance entière des Habsbourg dans ses mains.

La réforme et la politique

La réforme protestante de Martin Luther se répandait en Allemagne. Plusieurs princes se convertissaient, par exemple les souverains de Hesse, du Palatinat, de Saxe et de Wurtemberg. Ils faisait ainsi par conviction, mais aussi pour des calculs politiques. Pour être plus précis, en devenant luthériens, ils se libéraient de l’autorité du Pape et des cotisations outrageuses à la curie. En plus, ils pouvaient alors créer leurs propres églises luthériennes nationales et ainsi renforcer leur position envers de l’empereur catholique, Charles V de la dynastie des Habsbourg. De toute évidence, la réforme n’était plus seulement une question de théologiens.

L’empereur en guerre

L’empereur Charles V haïssait regarder la réforme protestante se répandre en Allemagne sans pourvoir intervenir, étant donné qu’une guerre continue contre la France le retenait à l’étranger. Pire encore, après avoir battu les Hongrois à la bataille de Mohacs en 1529, les Turcs ottomans menaçaient l’Empire. En 1529, le siège de Vienne a commencé. Alors l’empereur a dû faire un compromis : les luthériens pouvaient pratiquer leur religion jusqu’à ce qu’un concile sur les questions de la foi pouvait restaurer l’unité.

À l’époque dans les Siebengebirge

Depuis le Moyen Âge tardif, de grandes parties de notre région, y compris les villages Oberdollendorf, Niederdollendorf, Küdinghoven, Oberkassel et Honnef faisaient parte du duché de Berg.

Guillaume dit le Riche, un souverain tolérant

Les duchés de Jülich, Clèves (sur la rive gauche du Rhin) et Berg (sur la rive droite) étaient réunis dans une famille. Le duc en titre Guillaume, dit le Riche (en allemand : Wilhelm, 1539-1592), était un homme puissant et aussi un humaniste ouvert d’esprit. Dans ses terres vivaient des catholiques ainsi que de protestants. De plus, il était tolérant envers les réformes initiées par son voisin, le prince-archevêque de Cologne. Enfin il ne faut pas oublier que sa sœur Anne de Clèves était la quatrième épouse d’Henri VIII d’Angleterre.

Gueldre – l’empereur fait un exemple

Enfin, il y avait la paix entre Charles V, la France et le sultan ottoman. Entretemps, la réforme protestante s’était répandue encore plus loin. Seuls l’Autriche, la Bavière et les trois états ecclésiastiques Cologne, Mayence et Trèves étaient „officiellement“ restés catholiques. Pourtant, aussi dans ces régions la réforme protestante avait des adeptes.

En 1543, le duc Guillaume de Jülich-Clèves-Berg a prétendu au duché de Gueldre. S’il l’avait détenu, il aurait été une superpuissance régionale au Bas-Rhin. Alors l’empereur Charles V est intervenu. Après sa longue absence de l’Allemagne, il voulait enfin imposer sa volonté à un prince allemand. Alors, il a fait un exemple du duc Guillaume.

Les troupes impériales sont passées par la ville de Bad Honnef et se sont battus avec les hommes du duc, et de nombreuses maisons ont été détruites. Enfin, Guillaume a été défait. Dans le traité de Venlo de 1543, il a dû non seulement renoncer au duché de Gueldre, mais aussi sévir contre les adeptes de la réforme.

La guerre contre les luthériens

Enfin, le Concile de Trente (1546-1563) sur l’insistance de l’empereur, s’est réunie. Pourtant, c’était le Pape qui le dominait, et ce n’était pas un concile allemand comme les luthériens avaient exigé. Alors ils ont refusé d’y participer.

Encore une fois Charles V a pris armes. Ses troupes, renforcées par des mercenaires espagnols et italiens, ont prévalu. Alors Charles V était à l’apogée de sa puissance. Un an plus tard, lors d’une diète à Augsbourg, il a „dicté“ une religion pour les luthériens, l’Intérim d’Augsbourg (1548). Cependant, la plupart des luthériens éprouvaient de la rancune, et même les princes catholiques craignaient la domination croissante de l’empereur et de l’Espagne.

La paix d’Augsbourg

Quand Charles leur a suggéré son fils Philippe II d’Espagne comme son successeur, les princes, soutenus par le roi de France, se sont révolté contre lui. Après une défaite dévastatrice, Charles V s’est retrait (1556). Son fils Philippe II d’Espagne a hérité l’empire espagnol, son frère cadet Ferdinand les terres autrichiennes de Habsbourg.

Le nouvel empereur Ferdinand Iᵉʳ (1556-1564) a fait la paix avec les luthériens. La paix d’Augsbourg de 1555 permettait aux princes de choisir la religion dans leurs terres. Pour être plus précis, les princes choisissaient leur religion et leurs sujets devaient les suivre. Pour les sujets, il n’y avait pas de choix, sauf le droit de quitter le pays au lieu de convertir. La paix d’Augsbourg donnait aussi aux évêques catholiques le droit de se convertir. Dans ce cas, cependant, leurs biens et leurs territoires restaient avec l’Église catholique. Désormais, la foi catholique et la foi luthérienne étaient reconnues, la foi calviniste ainsi que la foi anabaptisme restaient interdites.

Le Calvinisme en Rhénanie

Après la défaite de Charles V et la paix d’Augsbourg, la réforme protestante se répandait de nouveau dans notre région. Cependant, alors ce sont les enseignements de Jean Calvin qui prévalaient et ne plus ceux de Luther. Calvin avait fondé l’Église réformée en 1541 à Genève. Ses enseignements se répandaient vite en France, aux Pays-Bas, en Angleterre et en Écosse et plus tard en Amérique du Nord. En Allemagne aussi le calvinisme atteindrait des adeptes.

Dans de nombreux villages, il y avait des paroisses calvinistes, aussi à Niederdollendorf et surtout à Oberkassel. Il était dangereux de se confesser au calvinisme et ces personnes ne pouvaient pas célébrer leurs messes qu’en secret. Comme mentionné ci-dessus, la paix d’Augsbourg ne reconnaissait pas la confession calviniste. En outre, depuis 1566 les Pays-Bas calvinistes luttaient pour leur indépendance de l’Espagne régnée par la ligne espagnole des Habsbourg. Alors, les autorités des Habsbourg en Allemagne ne toléraient pas du tout des paroisses calvinistes si proches de la frontière.

Le Mennonitisme en Rhénanie

Encore plus fort que le calvinisme dans notre région était l’anabaptisme selon les enseignements du Néerlandais Menno Simons, le mennonitisme. Il faut souligner que l’anabaptisme était une confession très complexe. ll comprenait des personnes qui consciemment souffraient l’injustice qu’on leur faisait, mais aussi des gens militants et violents pour lesquels la fin justifiait les moyens. Les anabaptistes n’acceptaient pas le baptême des enfants, pour eux, le seul vrai baptême était celui des adultes de leur plein gré. En outre, ils demandaient la liberté de culte religieux et rejetaient toute autorité de l’église. C’est la raison pour laquelle les autorités catholiques et luthériennes les pourchassaient sans pitié.

Les anabaptistes mennonites dans notre région étaient non-violents, même pacifistes, mais néanmoins on les pourchassait. Depuis la Diète de Spire de 1529, les anabaptistes qui n’abjuraient pas pouvaient être exécutés sur place, sans procès. En Rhénanie, les autorités étaient plus tolérantes. On essayait d’abord de convertir les anabaptistes, et de les déporter s’ils refusaient au lieu de les tuer. Pourtant, il y avait des arrestations et des exécutions.

La Guerre de Cologne (1583-1588)

L’archevêque calviniste

Le Prince-archevêque de Cologne, Gebhard I Truchsess von Waldburg, s’était converti au calvinisme et avait épousé la femme qu’il aimait, Agnes von Mansfeld. La paix d’Augsbourg lui en donnait le droit, pourtant il l’obligeait à renoncer aux biens et territoires de l’Église catholique. Gebhard a refusé, et ce n’était pas seulement contre la loi, mais c’était un problème sur le plan politique. Comme prince-archevêque de Cologne, il était électeur du Saint Empire et son vote maintenant calviniste aurait pu aboutir à une majorité protestante dans le collège électoral. Alors le chapitre de la cathédrale de Cologne l’a remplacé par le catholique Ernst de Bavière de la dynastie des Wittelsbach.

Les deux parties ont pris les armes. Gebhard était soutenu par les troupes du Palatinat, le chapitre de la cathédrale par les troupes de Bavière et de l’Espagne. Aussi le Seigneur du château-fort Drachenfels a pris parti pour lui. Au cours des prochaines années des violents combats avaient lieu. En vain Gebhard s’est retranché sur le château-fort de Godesburg près de Bonn.

À l’époque dans les Siebengebirge

En 1583, les ennemis ont assiégé le château-fort, enfin ils l’ont conquis et détruit. Le château-fort Drachenfels était assiégé à plusieurs reprises, mais il résistait. La même année, la ville de Königswinter était occupée et pillée jusqu’à ce que des troupes bavaroises sont venus au secours. Gebhard a dû s’enfuir.

Soutenu par des troupes néerlandaises, il a repris les armes et a conquis Bonn en 1587. Quand les Pays-Bas retiraient leurs troupes en 1588, il devait abandonner la lutte.

Au cours de la guerre de Cologne, de nombreux châteaux-forts et villages médiévaux ont été détruits. En outre, la paix d’Augsbourg et la coexistence en paix des confessions étaient violées, et les deux parties ont appelé des troupes étrangères dans le pays.

Siebengebirge histoire, les troupes de Wallenstein en guerre
Les troupes de Wallenstein en guerre

La Guerre de Trente Ans

Néanmoins, notre région ainsi que toute l’Europe centrale n’étaient pas au bout de leurs peines. Quelque 50 ans plus tard, la guerre de Trente Ans entre les pouvoirs Européens est éclaté et a laissé derrière elle un pays réduit en cendre et dépeuplé.

Des années de terreur

Des armées de mercenaires défilaient à travers le pays. Payé en retard ou pas du tout, ils volaient, pillaient et tuaient. En 1638, Wolfgang Wilhelm, duc de Jülich-Clèves-Berg (1614-1653), a écrit que dans le duché de Berg seulement un sixième des habitants avaient survécu. Non seulement la guerre, mais la famine et les épidémies ont tué d’innombrables personnes.

À l’époque dans les Siebengebirge

En 1632, le général suédois Baudissin est marché contre l’archidiocèse de Cologne. En 1633, d’abord les Suédois et ensuite les Espagnols ont occupé le château-fort Drachenfels. Des bandes de soldats – la plupart d’entre eux des mercenaires – ont fait des dégâts dans les villages. Le château-fort Löwenburg a été détruit aussi.

En 1642, l’archevêque de Cologne a fait détruire ce qui restait du château-fort Drachenfels. Le temps des châteaux-forts était passé, ils ne pouvaient plus résister aux armements modernes et ainsi leur maintenance était devenu trop chère.

La paix de Westphalie

En 1648 enfin on a fait la paix de Westphalie à Münster et Osnabrück. Non seulement l’empereur, mais tous les princes ont participé aux négociations. Les princes ont obtenu plus d’autonomie dans leurs territoires. Après la guerre, l’empire consistait de 300 comtés et duchés environ, et la carte politique était devenue une mosaïque.

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